L’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (ANACR).
Cérémonie de Servel dimanche 2 août 2009,
Depuis de nombreuses années lors de la cérémonie de Servel se tenant tous les ans le premier dimanche du mois d'août il était de tradition comme dans beaucoup d'autres cérémonies de donner la parole aux anciens Résistants, l'ANACR étant la seule organisation représentative dans le Trégor et bien au delà, c'était l'un de ses représentants qui faisait une allocution. Corentin ANDRÉ le regretté capitaine MAURICE, Léon RAZUREL, Armand TILLY se succédèrent. Puis compte tenu des disparitions et de l'âge avancé de certains anciens, l'ANACR déléguait un Ami de la Résistance associé à l'ANACR pour les représenter, tout se passait très bien à la satisfaction de la quasi totalité des anciens Résistants mais aussi des personnes ayant vécu cette période.
Il y a 3 ans la municipalité de Lannion a souhaité interrompre cette tradition, l'ANACR est plusieurs fois intervenue pour protester et demander à l'annulation de cette décision, en vain sans en donner la raison.
C'est pour cela que l'ANACR a décidé de s'exprimer à travers son site Internet, voici donc le texte que son représentant aurait lu si elle avait été autorisée à intervenir ce dimanche 2 août 2009.
Monsieur le Sous-Préfet, Madame la Député, Monsieur le Conseiller Général, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les représentants des associations patriotiques, Messieurs les porte drapeaux, chers amis, Mesdames et Messieurs,
Depuis le débarquement allié du 6 juin 1944 sur les plages normandes, la résistance intérieure a joué un rôle de grande importance en Bretagne rôle reconnu par les Etats Majors alliés, en effet les éléments de l'armée allemande qui tentaient de rejoindre la Normandie pour empêcher le débarquement étaient harcelés de toutes parts, les voies de communications coupées en particulier la ligne de chemin de fer Paris - Brest inutilisable du fait des sabotages des voies et du matériel. Grâce à l'action de la Résistance le débarquement pu aboutir même si cela ne se passa pas sans difficulté. Sans l'apport de la Résistance intérieure le débarquement se serait soldé sans aucun doute par un échec.
L'action de la Résistance intérieure permis aux armées alliées de traverser la Bretagne en quelques jours sans avoir à déplorer de pertes significatives. Le 2 août 1944 elles étaient à Avranches dans la Manche à l'entrée de la Bretagne, le 10 août elles arrivaient aux portes de Brest. Dans notre département la plupart des villes se libérèrent seules à l'exception de Tréguier, Lézardrieux et Paimpol où il fallut l'appui des blindés de l'armée américaine pour venir à bout des derniers bastions nazis.
Rappeler le combat mené par tous ces Résistants dont les noms figurent sur ce monument est de notre devoir, c'est grâce à ces hommes qui sacrifièrent leur vie que nous devons de vivre libre et en paix, grâce aussi à eux que la France fut reconnue dans le concert des grandes nations.
Les femmes et les hommes qui donnèrent leur vie pour leur pays se sont battus pour chasser l'occupant mais aussi en vue de vivre dans un monde meilleur avec plus de justice, au mois de mars 1943 Jean MOULIN réussi à unifier tous les mouvements de Résistance au sein du Conseil National de la Résistance. Fin 1943, début 1944, le CNR rédige un programme de mesures à prendre après libération, mesures qui seront mises en place sous l'autorité du général de GAULLE, comme en 1944, le vote des femmes, en 1945, la création des comités d'entreprises, la sécurité sociale, en 1946, la semaine de 40 heures, les nationalisations du gaz, de l'électricité, des usine Renault…, 1947, création du SMIG, prélèvement d'impôts exceptionnels sur les très hauts revenus… L'ANACR et les Amis de la Résistance comme d'autres associations patriotiques n'acceptent pas que tous ces acquis de la Résistance soient pour certaines mesures vidées de leur contenu et pour d'autres dilapidées. Nos aînés les Résistants se sont battus pour les acquérir à nous leurs héritiers de résister pour les préserver et respecter ainsi leur combat.
Continuant leurs recherches en association avec le Comité pour l'Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, Alain PRIGENT et Serge TILLY ont établi le contact avec une famille de fusillé dont le nom figure sur ce monument, il s'agit de Jean BUREL, aucun renseignement n'avait été recueillis jusqu'à présent.
Jean-Marie BUREL, né le 13 décembre 1921 à Plouhinec dans le Finistère, sa famille demeurant au bourg de Plouhinec. Matelot batelier aux Ponts et Chaussées de Rouen. Fusillé le 3 juillet 1944 au camp d'aviation de Servel près de Lannion. |